mardi 17 septembre 2019

AZF – Toulouse : Des photographies d’un avion cachées par la justice ?


L’arrêt du dernier procès en appel de 2017 de la juge Claudine FORKEL a considéré qu’aucun avion civil ou militaire n’avait survolé le site du pôle chimique au moment de la catastrophe. Pourtant, plusieurs témoignages du dossier parlent d’un avion provenant de l’Est de Toulouse passant au-dessus du pôle chimique au moment de l’explosion. M. Léon CAILLAUX qui habitait dans le quartier de la Faourette au 4ème étage face à ce pôle a pu prendre deux photographies de cet avion juste après avoir entendu un premier bruit d’explosion et une photographie du même avion une à deux minutes après l’explosion du hangar 221 de l’usine AZF. 

Or depuis la fin du premier procès, ce témoin ne parvient pas à récupérer ses photographies originales (négatifs et papiers) pourtant versées au dossier judiciaire en juin 2004 selon Me Jean-Luc FORGET, avocat de l’association AZF Mémoire et Solidarité à qui il les avait confiées en mars 2004 avec promesse de restitution. Le PV de réception du SRPJ de Toulouse du 10 juin 2004 (pièce D5209) existe bien mais il ne précise pas si les originaux du témoin sont bien là et il ne mentionne que 9 photographies et non 12.

Malgré de nombreuses démarches, avec ou sans avocat, ni le SRPJ de Toulouse, ni le Procureur de la République de Toulouse, ni la Cour d’Appel de Paris qui détient actuellement le dossier AZF-Toulouse, ni le Ministère de la Justice ne veulent lui répondre. Ce témoin a prévenu plusieurs ministères et la Présidence de la République qui renvoient toutes ses demandes auprès de la Garde des Sceaux, Nicole BELLOUBET.

Pourquoi, la justice française semble lui refuser de répondre et de rendre ces photographies originales ?

DOCUMENTS :

>>> Voici la 3ème photographie de l'avion prise par Léon CAILLAUX quelques dizaines de secondes après l'explosion, la seule copiée dans le dossier judiciaire, les deux premières photographies de l'avion n'ayant jamais été mentionnées.







>>> Dans le paragraphe de l'arrêt de la Cour d'Appel de Paris  « Les investigations sollicitées », la juge Claudine FORKEL a écrit qu'aucun avion n'a survolé le site au moment de l'explosion :

Arrêt du 31 octobre 2017 par la Cour d’Appel de Paris

De très nombreuses vérifications étaient effectuées auprès des deux aéroports se trouvant à proximité de l’usine : l'aéroport civil de TOULOUSE BLAGNAC et la base aérienne de FRANCAZAL. Elles s'avéraient totalement négatives auprès de l'aviation civile où les investigations menées démontraient qu'aucun avion n'avait survolé le site de GRANDE PAROISSE au moment de l'explosion.

En revanche, deux mouvements d'hélicoptère avaient eu lieu sur la base militaire de FRANCAZAL :

- un hélicoptère PUMA avait atterri aux alentours de 1Oh10 et se trouvait encore en phase de roulage, jusqu'au parking, lorsque l'explosion était intervenue, amenant le commandant HEITZ, son pilote, à couper les moteurs selon une procédure d'arrêt rapide ;

- un hélicoptère écureuil de la gendarmerie avait décollé du même endroit à 10h27, survolé le site de GRANDE PAROISSE et était revenu à la base ou il avait atterri à 10h41. Son pilote, le capitaine CHAPELIER, expliquait avoir pris cette initiative après avoir entendu le bruit de l'explosion afin de pouvoir informer les autorités. 



>>> Voici trois témoignages dans l’ordre chronologique du vol de cet avion provenant de l’Est de Toulouse et allant vers le pôle chimique et la zone du témoin qui a photographié l'avion.

 


1/ Pièce D6550, audition du 14 janvier 2005 de Mme Simone M. à Ramonville

Le vendredi 21 septembre 2001 dans la matinée, je me trouvais à mon domicile de Ramonville Saint-Agne. Vers 10h15 – 20 je suis sortie dans mon jardin pour faire des conserves. Je suis certaine de ce détail car j’avais besoin de l’heure pour porter et maintenir l’eau à ébullition. Soudain ma mère, qui est âgée de 93 ans, et qui se trouvait à la fenêtre de sa chambre, au rez-de-chaussée, m’a appelé pour attirer mon attention. Je me suis retournée dans sa direction pour savoir ce qu’elle voulait car elle pointait son doigt vers le ciel. Je me suis tournée vers ce qu’elle désignait et j’ai vu un avion qui passait dans notre champ de vision et qui volait à une altitude anormalement basse.

Pouvez-vous nous dire de quel type d’avion il s’agissait ?

Cet avion sur les tons gris foncé ne m’a pas paru être un avion de ligne mais plus vraisemblablement un avion militaire. Par ailleurs, le bruit des moteurs de cet avion m’a rappelé « le bruit que faisait les avions pendant la guerre ». Je n’ai vu aucune inscription. Je ne me suis pas attardée à détailler cet avion car j’ai tout de même perçu, immédiatement, malgré sa basse altitude, qu’il n’allait pas s’écraser, du moins à proximité de nous. Le bruit des moteurs était fort mais régulier. Il n’avait pas de ratés. Cet avion avançait lentement. Il n’avait pas une grande vitesse.

De quelle direction venait cet avion et vers où se dirigeait-il lorsque vous l’avez eu dans votre champ de vision ?

Par rapport à ma position dans mon jardin, l’avion venait de l’Est et de dirigeait vers l’Ouest. Je l’ai tout d’abord vu passer sur les champs, ensuite au-dessus de ma maison puis au-dessus des immeubles de Port-Sud. Il arrive que des avions de ligne passent dans ce couloir mais cet assez rare. La plupart du temps ils sont sur une trajectoire plus au Sud et ne passent pas sur ma maison. J’ai d’autant plus remarqué ce détail qu’il était bas. Ma maison jouxte le Canal du Midi entre celui-ci et l’autoroute. Cet avion ne faisait pas du rase motte tout de même car il a fallu qu’il passe avant d’être chez moi au-dessus de la ligne à haute tension qui est implantée dans les champs entre l’autoroute Toulouse-Narbonne et mon domicile, puis au-dessus des platanes. Tout cela est géographiquement rapproché.

Cet aéronef pouvait-il être un hélicoptère ?

Absolument pas. Je sais faire la différence. C’était un avion soit de ligne soit militaire. Je ne peux pas préciser ce détail. Par contre il ne s’agissait pas de façon certaine d’un de ces types d’avion de tourisme que l’on peut voir à Lasbordes.


Avez-vous vu des hélices, pâles ou des réacteurs ?

Je ne peux pas préciser ce détail non plus. Par contre « au bruit » je dois dire que je n’ai pas reconnu le sifflement caractéristique des réacteurs
.
Avez-vous remarqué des hublots sur cet avion, une immatriculation, un dessin caractéristique ?

Non rien du tout ça ; comme je vous l’ai dit je ne l’ai pas détaillé et de plus je ne l’ai eu dans mon champ de vision que quelques secondes, une dizaine tout au plus. Je me suis remise à mon travail et pratiquement de suite j’ai entendu une première grosse explosion et je me suis mise à crier « l’avion est tombé ». J’ai immédiatement fait la relation avec l’avion qui venait de passer au-dessus de chez moi, à très basse altitude. D’autant plus que cette première explosion avait un bruit fracassant de ferraille. Dans le même temps je me suis mise à courir vers les berges du canal, car pour moi l’avion était tombé sur Ramonville Saint-Agne. Arrivée à l’angle de ma terrasse s’est produit une seconde explosion qui m’a clouée sur place. C’était un bruit sourd qui semblait jaillir de terre. Simultanément la terre s’est mise à trembler sous mes pieds et le ciel grondait également.

Avez-vous été jetée à terre par cette explosion ?

Je n’ai pas chuté malgré ces tremblements de terre et ces grondements. Je dois ajouter qu’après avoir reconstitué les faits dans mon jardin je suis en mesure de vous indiquer qu’entre la première explosion et mon déplacement en courant jusqu’à l’angle de la terrasse, où j’ai ressenti le « tremblement de terre » de la seconde explosion, il s’est écoulé exactement sept secondes. Il m’a semblé que cette seconde explosion venait de terre et s’évacuait vers le ciel. Ces deux explosions étaient différentes par leur bruit.

Avez-vous été blessé ?

Non.

Avez-vous eu à déplorer des dégâts à votre habitation ?

Non, seules deux ou trois étagères sont tombées à terre.

Pouvez-vous préciser le temps écoulé entre le moment où vous perdez l’avion de vue e la première explosion ?

Il m’a semblé que tout cela était assez rapide mais je ne suis en mesure de vous préciser ce laps de temps. Je pense tout de même qu’il n’a pu s’écouler que très peu de temps car immédiatement dès la première explosion j’ai fait la relation entre celle-ci et le passage de l’avion à une altitude anormalement basse. Je dois préciser que je n’étais pas inquiète pour cet avion ; je n’ai jamais pensé qu’il allait s’écraser lorsqu’il est passé au-dessus de mon domicile. D’ailleurs je suis revenue vaquer à mes occupations mais sans avoir le temps de faire quoique soit car pour moi tout cela a été quasiment simultané.

Mme Simone M. a écrit une lettre manuscrite au député-maire de l’époque Philippe DOUSTE-BLAZY pour raconter son témoignage dès le 1er octobre 2001, soit moins de neuf jours après la catastrophe. Le député-maire lui a répondu qu’il avait transmis son courrier au SRPJ. Mais sa lettre n’a jamais figuré au dossier avant qu’elle ne communique un double de cette lettre en 2004 au SRPJ.


2/ Pièce D6550, audition du 7 mai 2004 de Mme Hélène T. travaillant à l’Hôpital Marchand

Pouvez-vous au préalable nous indiquer où vous vous trouviez lors de l'explosion de l'usine « A.Z.F. » et comment avez-vous perçu ce phénomène ?

Au moment de l'explosion, j'étais au pavillon Delaye de l'hôpital Marchant, au premier étage, soit à quelques centaines de mètres du site de l'usine « AZF ». L'explosion a eu lieu vers dix heures vingt. Au niveau visuel, je n'ai absolument rien vu. J'ai entendu comme une explosion interne mais qui ne nous a pas touché puis une dizaine de secondes plus tard une seconde explosion plus forte accompagnée d'un effet de souffle qui a endommagé beaucoup de choses comme les vitres, les montants des fenêtres. J'ai moi-même été projetée dans le couloir. Avec mes collègues nous sommes sortis du bâtiment deux ou trois minutes plus tard, et nous sommes restés devant le bâtiment Delaye avant d'aller dans la cour.
Mais de dix à vingt secondes avant l'explosion, j'ai nettement entendu un moteur d’avion.

Etes-vous à même d'être plus précise quant à ce bruit d'avion ?

Bien entendu. Pour moi il s'agissait du bruit d'un avion qui coupe les gaz ou en tout cas qui ralentit excessivement, et pas le bruit d'un avion qui vole normalement comme nous en avons l'habitude de les entendre pour être à proximité des couloirs aériens de Blagnac. Et plus précisément le régime du moteur me semblait tellement bas que j'ai pensé qu'il allait s'écraser, en tout cas qu'il y avait quelque chose d'anormal au-dessus du coin. Je me suis alors mise à la fenêtre et j'ai aperçu au-dessus de l'usine, un avion qui volait et j'ai ressenti une telle sensation de danger que je me suis remise au mail que j'écrivais au moment où la première explosion a eu lieu.

Pouvez-vous nous indiquer ce que vous avez vu précisément avant de vous remettre à la rédaction de votre message électronique ?

Dans mon souvenir, il s'agit d'un avion et pas d'un hélicoptère. Cet avion était de couleur gris clair, ressemblant à un avion militaire puisqu'il n'y avait pas de fenêtres, mais je ne pourrais être plus précise, notamment quant à la taille ou à tout autre élément pouvant permettre de l'identifier. Il volait à quelques dizaines de mètres de hauteur en provenance du Sud-Est et allant vers le Nord-Ouest, plutôt à basse-vitesse. Du bâtiment où je me trouvais, je l'ai situé au-dessus du site « A.Z.F. », dans sa partie nord que nous apercevons du bureau. J’ai eu également la sensation qu'un truc noir tombait de l'avion, toujours au-dessus du site. Il s'agissait d'une masse noire pas importante mais néanmoins visible d'où j'étais. Je pense que ce « truc » avait en gros la forme d'un tube et pouvait mesurer deux mètres environ. C'était beaucoup plus petit que l'avion. En tout cas c'est comme ça que la scène est gravée dans mon esprit. Je vous précise que j'ai vu tout cela fugitivement, avant donc de me remettre en catastrophe au mail que je voulais envoyer.


3/ Pièce D5195, audition du 13 mai 2004 de M. Léon CAILLAUX qui a pris un avion en photo.

Aux jour et heure de l'explosion, je me trouvais sur mon balcon au quatrième étage du 16 rue Jules Amilhau à TOULOUSE. Je ne suis pas en mesure de vous préciser l'orientation de mon balcon qui donne sur des arbres puis dans la trajectoire de l'usine AZF. L'endroit correspond également manifestement à un couloir aérien. Sur mon balcon, j'ai entendu une première détonation suivie après un temps que je ne peux préciser, d'une seconde déflagration. Entre ces deux explosions j'ai eu le temps d'aller chercher un appareil photographique jetable qui se trouvait sur un meuble intérieur proche du balcon, dans mon appartement. Je crois que j'ai réussi à prendre une première photographie avant l'arrivée sur moi d'un nuage de poussière orangé qui sentait l’odeur proche de l'ammoniac et du chlore. J'ai en fait photographié les arbres qui se trouvaient face à mon balcon. J'ai pris peur et je suis rentré à l'intérieur de mon domicile sans être blessé. J'ai constaté que les vitres de ma porte de mon balcon ont été brisées, ont été également dégradés les volets en PVC du balcon et de la fenêtre de la cuisine.
Puis, je suis ensuite revenu sur mon balcon et j'ai pris en photo les dégâts car je voulais ainsi prouver le préjudice que je subissais auprès de ma compagnie d'assurance.

Je vous précise que j'ai également eu le temps de prendre en photo un gros avion qui passait au-dessus de mon immeuble entre les deux explosions, je suis formel sur ce point. Actuellement je ne dispose plus que des photographies propres au dégâts occasionnés à mon domicile. Les autres photographies représentant les arbres, l'avion, ont été remises à la commission AZF et plus précisément à M. Michel BOUCHARDY comme l'atteste le document que je vous présente daté du 26 avril 2004 et rédigé à mon intention par l'association AZF Mémoire et Solidarité Commission Vérité. Je ne peux vous dire combien de photographies j'ai pris des arbres il y en a un paquet, par contre j'ai fait deux clichés, pas plus, de l'avion qui volait au-dessus de nous entre les deux explosions.

Je suis resté dans mon domicile et j'ai vu se diriger en premier un effectif des pompiers vers les lieux.
 


Il est à noter que les témoins ont tous remarqué la survenue de deux bruits d'explosion. Et à une distance de 7 km le délai entre les deux bruits est toujours inférieur à 10 secondes, invalidant donc la thèse du bang sismique précédant le bruit aérien imposée par le Procureur de la République et les experts judiciaires depuis 2001 !